Review of the Belgian Military Pension System
Abstract – The Belgian government intends to increase the retirement age of the military personnel drastically. In its initial proposal, all soldiers were supposed to serve in the future to at least 63 years and some even up to 67. After months of discussions with the unions, a new proposal was put on the table. This revised plan mitigates substantially the original ideas: the earliest possible retirement aged will be lower and the transition period will be extended. However, the idea to replace the current system and its ‘automatic’ retirement at the age of 56 with a departure on own request after having completed a minimal career length, is still maintained. The discussions and negotiations will resume this fall after the unions will have finished the consultations with their members.
The original version of the article is available hereunder. For more information, please contact ACMP-CGPM.
La réforme du système de retraite militaire belge
La Défense belge est à une charnière de son existence. Il y a plus d’un an maintenant, le gouvernement adoptait une vision stratégique visant à définir les missions futures, l’organisation de la Défense et les moyens financiers à y allouer. Trois mois plus tard, le même gouvernement décidait, par principe, de reculer l’âge de mise à la retraite des militaires de 56 à minimum 63 ans. En moyenne, le militaire voit l’âge de sa mise à la retraite augmenter de 8,5 années.
Cette annonce met en alerte le personnel militaire de la Défense ! Le mécontentement dans les rangs se révèle profond ! Elle est considérée comme une trahison et un manque de reconnaissance flagrant vis-à-vis des sacrifices consentis, pendant plusieurs décennies, par les hommes et femmes en uniforme du pays. Ce mécontentement s’est traduit par une manifestation de presque 10.000 militaires, le 15 novembre 2016 à Bruxelles. Près d’un tiers du personnel de la Défense avait décidé de battre le pavé pour se faire entendre.
Depuis, le dossier a évolué, grâce à la ténacité des syndicats confrontés aux ministères de la Défense et des Pensions. Le 15 février 2017, le syndicat militaire ACMP-CGPM – membre d’Euromil – a pu démontrer, face aux membres de la Commission parlementaire de la Défense nationale, que cette décision de principe n’était ni plus ni moins que du gaspillage organisé. Le raisonnement est compréhensible et logique : garder des militaires plus âgés sera contre-productif de par le coût inhérent à un personnel plus vieux et le désinvestissement dans du personnel jeune, frais et en meilleure condition physique. Au final, l’ACMP-CGPM prédit des coûts supplémentaires pour un rendement nettement moindre en sécurité. Dans cette optique, les objectifs de la Vision stratégique voulue par le gouvernement ne seront pas atteints. Les investissements en matériel promis par l’autorité politique devront être alloués aux frais de personnel qui augmenteront de 15%. La Vision stratégique et l’allongement de la carrière militaire, tels qu’ils sont connus actuellement, sont totalement incompatibles.
L’allongement de la carrière professionnelle est devenu, dans les pays européens, un enjeu sociétal majeur. Toutes les couches de la population ont vu l’horizon de leur retraite reculer d’une ou plusieurs années. En Belgique, le secteur civil verra cette limite d’âge monter d’une année en 2025 et d’une autre année en 2030, pour culminer à 67 ans. La position de l’ACMP-CGPM a été, dès le début, de faire reconnaître par les autorités le caractère particulier du métier de militaire et son corollaire, la retraite spécifique. L’ACMP-CGPM a plaidé, dans un mémorandum transmis aux autorités politiques belges, pour ce même rythme de +1+1, en limitant l’âge maximal pour les militaires à 58 ans. Cette demande n’a pas trouvé écho auprès de l’autorité, malgré des arguments indiscutables.
Les dernières évolutions, après moult contacts entre autorité et syndicats militaires, ont débouché sur une période de transition se terminant en 2031, touchant principalement les militaires proches de l’échéance de fin de carrière. Le projet actuellement sur la table assouplit dans une certaine mesure la première version de la décision prise en octobre 2016 par le gouvernement. Mais en 2032, la mise à la retraite obligatoire pour limite d’âge laissera la place à une condition imposée de longueur de carrière minimum pour pouvoir quitter définitivement le service actif.
Au stade actuel, les débats entre gouvernement, partenaires sociaux et spécialistes sur la pénibilité du métier de militaire, qui devrait légèrement atténuer l’allongement de carrière, ne sont pas terminés. De même, les syndicats devront se prononcer, après consultation de leurs affiliés et d’ici la fin septembre 2017, sur les principes actuellement proposés par l’autorité. Ce dossier d’une importance capitale pour le personnel militaire n’est donc pas encore clos.
Affaire à suivre donc…